L'histoire du guzheng

2012-04-24

Le guzheng 古筝est un instrument de musique à cordes pincées traditionnel chinois de la famille des cithares sur table. « Gu » signifie « ancien » et « zheng » veut dire « cithare ».

Cet instrument peut interpréter non seulement des mélodies lyriques, mais aussi des morceaux grandioses. Partons tout de suite à la découverte de l'histoire du guzheng, de sa transmission et de son développement.

De nombreux empereurs chinois faisaient prospérer les rites et la musique pendant leur règne ; le guzheng a donc pu être transmis de génération en génération. Il a déjà une histoire de plus de 2500 ans. A ce propos, écoutons Li Shibin 李世斌, vice-président de la Société du guzheng du Shaanxi :

« Le guzheng a pris forme au cours de la période des Printemps et des Automnes, ainsi que des Royaumes combattants (770-221 av. J.-C.). Ayant prospéré pendant plus de 500 ans, il a atteint son apogée sous les dynasties des Sui et des Tang, ainsi qu'à l'époque des Cinq Dynasties (581-960). Le guzheng a été popularisé à partir de la dynastie Song (960-1279). »

On dit que le guzheng est originaire de la région qui était sous l'autorité de l'Etat de Qin. Ce dernier, situé dans l'actuelle province du Shaanxi, a existé du 8e siècle au 3e siècle av. J.-C. On appelait donc le guzheng « guzheng de Qin ».

Le guzheng d'alors était composé de cinq cordes, qui correspondent à la gamme de cinq notes : gong宫, shang商, jiao角, zhi徵, yu羽. Ces cinq notes sont liées à la théorie musicale traditionnelle chinoise et sont l'équivalent de « Do, Ré, Mi, Sol, La ».

Avec l'enrichissement des pratiques en matière de musique, le diapason du guzheng à cinq cordes n'a plus satisfait les goûts des Chinois. Les musiciens se sont mis à améliorer le guzheng. C'est ainsi que sont nés les guzheng à douze cordes et à treize cordes. Ecoutons Zhou Yanjia周延甲, vice-président de la Société du guzheng relevant de l'Association chinoise des musiciens :

« A la fin de la dynastie des Han orientaux, soit à peu près au début du 3e siècle, on trouvait monotones les sons interprétés par le guzheng à cinq cordes. Pour fabriquer le guzheng à douze ou treize cordes, on a eu recours au bois au lieu du bambou. Ces nouveaux guzheng ont été introduits au Japon sous les dynasties Sui et Tang, et y sont encore utilisés. »

Le morceau de guzheng intitulé « musique sur le mûrier de Qin 秦桑曲 » a été adaptée du poème « Sentiments de printemps 春思 » du grand poète chinois Li Bai 李白, sous la dynastie Tang. Un air tantôt tendre tantôt passionné interprété au guzheng réussit à symboliser l'héroïne de ce poème : une femme qui a la nostalgie de son pays natal et qui aspire à rejoindre sa famille le plus tôt possible.

En effet, dans l'Antiquité chinoise, le développement du guzheng s'accompagnait de la création de poèmes. Il y a des centaines de poèmes concernant le guzheng dans l'« Edition complète de poèmes des Tang », regroupant / incluant plus de 42 000 oeuvres. Notons que durant les Tang, le guzheng a été largement utilisé. Ses techniques de jeu ont par ailleurs atteint la perfection.

Lorsque le guzheng s'est graduellement répandu aux quatre coins du pays, différents styles de jeu et courants locaux se sont développés. Poursuivons avec le témoignage de Zhou Yanjia, vice-président de la Société du guzheng relevant de l'Association chinoise des musiciens :

« La dynastie des Han orientaux a établi sa capitale à Luoyang, dans la province du Henan. Le guzheng s'est étendu de la province du Shaanxi, son berceau, au Henan dans le centre-est de la Chine et au Shandong à l'est, jusqu'au sud du pays, par exemple dans les provinces du Guangdong et du Fujian. Les divers courants locaux sont dérivés du guzheng de Qin ».

Après l'apparition du guzheng à 14 cordes et de celui à 15 cordes, du 13e siècle au début du 20e siècle, le nombre de cordes de cet instrument a augmenté assez rapidement. Celui qui est en vogue aujourd'hui est le guzheng à 21 cordes.

En outre, son art de jeu a avancé à pas de géant, dans les années 1950. Grâce aux artistes chinois qui ont recueilli, répertorié et élargi le répertoire du guzheng pendant des dizaines d'années, le guzheng ne s'est pas limité à l'accompagnement des opéras locaux. Le solo de guzheng est devenu progressivement un mode d'interprétation populaire.

Le guzheng est considéré comme élégant et lyrique. De nos jours, les compositeurs et les joueurs de guzheng cherchent à mélanger dans leurs créations des éléments chinois et occidentaux, classiques et pop. Yuan Sha袁莎, jeune joueuse de guzheng, nous en parle :

« De l'élève de trois ans au maître de 70 ans, beaucoup de gens sont familiarisés avec cet air de guzheng : "Chant des Joyeux pêcheurs au crépuscule 渔舟唱晚". L'interprétation à la fois par le guzheng et des instruments de musique occidentaux permet de mieux refléter le charme et la signification historique du guzheng. »

Aujourd'hui, près de dix millions de personnes pratiquent le guzheng à travers le monde. La beauté du guzheng a ainsi pu être transmise et rayonne d'un vif éclat.

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