Le réseau ferroviaire à grande vitesse chinois entrera bientôt dans l'ère de la conduite automatisée grâce à la fabrication par le pays des technologies et produits fondamentaux, a déclaré mardi un des concepteurs du réseau.

Zhou Zhiliang, président de China Railway Signal and Communication Co, qui fournit au réseau national ses systèmes de contrôle, a indiqué que le groupe a construit à Beijing le plus grand laboratoire de simulation au monde pour tester des systèmes de contrôle automatisés, afin de ne plus dépendre des produits et technologies extrêmement coûteux venant de l'étranger.

Le laboratoire peut effectuer des tests de simulation complets sur 2000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse, 1000 kilomètres de voies ferrées interurbaines, 100 kilomètres de métro et cinq grands centres de rassemblement de marchandises en simultané.

On y met en place de nouveaux systèmes de contrôle des chemins de fer et des systèmes de transport intelligents intégrés qui fonctionnent avec le système de navigation par satellite chinois Beidou.

Grâce aux technologies développées en Chine, M. Zhou estime que les chemins de fer interurbains, les métros, les lignes à lévitation magnétique à basse et moyenne vitesse, ainsi que les trains de fret pourront bientôt être équipés de systèmes de conduite automatisés.

Dans le domaine du développement du service ferroviaire interurbain, M. Zhou a indiqué que CRSC et ses partenaires de construction d'infrastructures bâtissent le premier chemin de fer autoguidé au monde, qui reliera Dongguan et Huizhou dans la province du Guangdong. La ligne devrait être achevée d'ici la fin de l'année.

Le groupe CRSC, dont le siège est à Beijing, testera sur le terrain le premier système automatisé à haute vitesse au monde, avec une vitesse de 350 km/h, sur la ligne reliant Beijing et Zhangjiakou, les deux villes hôtes des Jeux olympiques d'hiver 2022. Tous les tests de simulation ont déjà été menés par le laboratoire.

« Cela deviendra le premier chemin de fer intelligent en Chine », a déclaré M. Zhou. « Tous les prototypes de véhicules seront construits avant la fin de l'année, et CRSC effectuera des tests contre les bugs et des vérifications au premier semestre 2019. »

Selon le plan du gouvernement, la ligne traversera dix gares, chacune équipée de robots de service qui seront en mesure de fournir des informations et de transporter les bagages.

« Par rapport au mode de conduite manuelle, le système automatique est soutenu par un système de contrôle opérationnel puissant qui doit augmenter l'efficacité des opérations et éviter les embouteillages, les retards et les accidents », a expliqué Feng Hao, chercheur à l'Institut des transports de la Commission nationale du développement et de la réforme.

« Cela implique également l'intégration des technologies chinoises de positionnement par satellite, de transmission d'énergie et de télécommunications », a noté M. Feng.

Selon un rapport de l'institut, le stationnement automatique à point fixe avait une précision de 35 cm pour les trains à grande vitesse chinois en 2017.