La folie pékinoise du diabolo

2018-01-11

Un diabolo, ou yoyo chinois comme ils sont parfois appelés, est traditionnellement fabriqué à partir de bambou et de bois. Il s'agit d'un rouleau creux, pareil à un haltère qu'on fait tourner et qui est lancé sur une ficelle reliée à deux baguettes, une tenue dans chaque main. Un rouleau creux fait de bambou ? Le musée du bambou creux ? Enfin tout s'éclaire !

Un objet qui réveille le printemps

L'histoire du jeu de diabolo remonte à près de 1 000 ans quand il était pratiqué comme un passe-temps par la noblesse chinoise. Durant la dynastie des Ming (1368-1644), il s'est petit à petit transmis aux gens simples, mais il a fallu attendre la dynastie des Qing (1644-1911) pour que jouer et vendre des diabolos aux foires du temple pendant le fête du Printemps devienne une tradition établie. Le diabolo est devenu un instrument populaire de jonglerie aussi bien dans les rues que lors des représentations acrobatiques. En fait, le diabolo tournoyant a été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de la Chine. Cela est beaucoup plus dur qu'il n'y paraît, même si on s'exerce sans arrêt avec ténacité, plusieurs diabolos à la fois peuvent tournoyer sur une même corde. Une partie du charme des diabolos, connus aussi comme les baguettes du diable, est le nombre de choses incroyables que vous pouvez faire avec.

À vrai dire, le nom technique pour désigner un diabolo est kongzhu, bien qu'il ait aussi de nombreux surnoms régionaux tels que la « calebasse du vent » à Tianjin ou cheling signifiant « tirer la cloche » dans le sud de la Chine. Les baguettes utilisées pour contrôler les diabolos sont faites de différents matériaux.

Il en existe de toutes les tailles, de la longueur d'un ongle de doigt de la main à la largeur d'un pneu de voiture, et de toutes les formes comme celle d'un dragon, d'un ballon ou de fleurs. Toute personne étant déjà allée à un spectacle de cirque moderne en Chine aura déjà vu une débauche de dextérité des acrobates qui se pavanent avec ces outils infernaux. En Chine, le diabolo a officiellement été ajouté à la liste des performances acrobatiques dès 1950. Quand les diabolos sont en train de tourner, ils produisent un sifflement unique ou un vrombissement, dont on dit qu'il symbolise le réveil du printemps.

Un art populaire vivant

Selon les experts, il existerait à ce jour près de 1 000 façons de jouer avec l'un de ces engins. Vous pouvez non seulement exécuter des tours compliqués avec eux, mais dans les cirques ils sont également associés à des danses élégantes, pendant qu'en même temps les artistes tapent du pied dans un petit volant, font du vélo, du skate ou réalisent d'autres activités.

Étant une forme d'art, il n'est pas surprenant que les costumes des artistes soient aussi importants que la performance elle-même, et nous trouverons exposés, sans étonnement, les costumes qui ont servis lors des représentations.

Il existe toujours des centaines d'associations de diabolo à travers la Chine. Uniquement à Beijing, on raconte qu'au moins 10 000 personnes jouent avec l'engin et que 30 écoles de la capitale ont intégré le jeu de diabolo comme l'un de leurs cours. L'un des numéros les plus marquants nous ramène au 1er novembre 2007 quand le plus grand nombre de coups de pied donnés au volant a été effectué en faisant tourner un diabolo pendant une minute. Liu Yunji avait réalisé 69 coups de pied, établissant un nouveau record mondial au Guinness.

Pour aller au Musée du diabolo, empruntez la ligne 7 jusqu'à la station Guang'anmennei et prendre la sortie B. Baoguosi se trouve en face avec le parc Guangning sur la gauche. Marchez tout droit 50 m et tournez à gauche dans le hutong Xiaoxing. Environ 200 m plus loin, vous passez à côté des toilettes publiques et le musée se trouve juste après à votre droite.

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